Si la loi proposée par Jean-François Copé, président des députés UMP à l’Assemblée Nationale, est votée, le port de la burqa en public pourrait coûter jusqu’à 750 € aux contrevenantes. La proposition de loi précise également que tout homme obligeant une femme à porter la burqa sera susceptible d’être condamné une majoration de l’amende.
Ce qui suppose bien que le port de la burqa peut être considéré comme un choix volontaire par les femmes : leur condamnation frôle l’atteinte à la liberté individuelle et remet en question la notion de libre arbitre. Etrange contradiction, mais on n’est plus à cela près quand un député double une commission d’enquête et se moque éperdument des conclusions de ladite commission pour, sans attendre, présenter à la hâte un projet de loi dont la vertu sera surtout de porter son nom.
S’il y a bien une prise en otage manifeste, c’est celle de la burqa dans le petit jeu mesquin du politique. Plus on attend, et plus le débat oppose les pro-loi à ceux qui préfèrent une injonction parlementaire. Avec la légitimité de l’expression anti-islamique ouverte par le débat sur l’identité nationale, à qui profite la stigmatisation de la burqa, qui ne concerne pourtant qu’une poignée de femmes, et dont on entend jamais l’opinion ?