Parce qu’une enseignante a fait preuve d’ouverture sur le monde, sur le monde du cinéma, de la musique et de la culture, parce qu’elle a compris qu’un enseignement franco-français était une oeillère, parce qu’elle a compris mieux que d’autres que les enfants iraient par eux-mêmes visiter les cultures qui les entourent et que le mieux reste encore de les y accompagner, de leur donner envie, bref, parce qu’une enseignante est sortie du lot par le haut, des parents se sont plaints. On n’en attendait pas moins.
Les faits : Une enseignante d’une école primaire du Pin (Gard) s’est appuyée sur le film Azur et Asmar, de Michel Ocelot (réalisateur du formidable Kirikou) pour apprendre à ses élèves une berceuse. Mais certaines des paroles sont en arabe… Conséquence immédiate : des parents se sont plaints par le biais d’une lettre… anonyme, bien sûr.
“Pourquoi ne pas leur enseigner notre Marseillaise ?” Tel est ce que réclament ces parents si imprégnés d’ouverture d’esprit. Evidemment : tout le monde connaît les vertus apaisantes de La Marseillaise pour endormir les enfants. Qu’on me murmure “aux armes citoyens”, et je m’endors. Et tout le monde sait bien que La Marseillaise est appréciée des enfants depuis qu’elle fait partie des chansons de tous les dessins animés Disney.
Le moindre événement est prompt à déclencher le racisme le plus bas. La première occasion est saisie pour faire couler de leurs bouches idiotes la bave xénophobe. Et on nous parle de Marseillaise…
C’est ça : combattons. Soutenons cette enseignante. Et si l’on pourrait vouloir bouter hors de nos frontières les racistes de base, n’en faisons rien : ils sont partie intégrante de notre société. Ce que nous devons faire en revanche, c’est ne pas les laisser se vider de leur diarrhée verbale sans réagir, surtout quand l’avenir de nos enfants est en jeu.
Répondons de la plus belle façon qui soit à ces imbéciles : à notre tour, apprenons les paroles de cette magnifique berceuse à nos propres enfants !