Dans l’émission de Frédéric Taddeï, Ce soir ou jamais, l’écrivain et éditeur Richard Millet s’est livré à un aveu de racisme proprement hallucinant (voir la vidéo ci-dessous). En résumé, ce monsieur croit faire preuve de courage, que dis-je, d’une héroïque témérité, et braver la vindicte bien pensante qui lui fait face en bazardant sa haine de l’étranger.
L’homme ne supporte pas d’être le seul blanc à la station Châtelet à Paris. Il ne peut pas voir une mosquée. L’Islam le dégoûte. Tout ce discours aberrant est largué avec flegme, calme et une écoeurante volupté. L’ironie aidant, en face de lui personne n’ose tellement lui dire de se taire. Pourquoi ? Parce qu’une fois de plus un raciste pure souche, un raciste de base, se pare des dépouilles de la liberté d’expression pour molarder sa névrose. Sous quel prétexte ? Parce que vous écrivez des livres ? Parce que vous faites élire des prix Goncourt ? La bonne blague.
Et en effet, Richard Millet interroge l’assemblée : pourquoi n’aurait-il pas le droit de dire ce qu’il pense ? Puisque ça lui tient tant à coeur et que, jure-t-il, ce n’est pas de la politique ? Eh bien tout simplement, monsieur Millet, parce que vos problèmes névrotiques n’ont pas la place dans le débat public. Ils se règlent chez vous ou dans le noir secret d’un cabinet de psychanalyse. Puisque vous souffrez tant, soignez-vous ! Mais ne venez plus fouler au pied la liberté d’expression qu’en tant qu’éditeur vous devriez pourtant protéger, chérir, cajoler au lieu de la souiller. Est-ce si compliqué à comprendre ?
Tout le monde a le droit de penser ce qu’il veut. Le dire est autre chose. La loi interdit certains propos qui doivent être réservés au cadre privé : la liberté d’expression ne permet donc pas tout. Il est consternant d’avoir à le rappeler à un “intellectuel” comme on tancerait, las, un sale gosse.